Genre: Cirque volant, chanté et dansé
Création: 2016
Age: Tout public
Artistes: Marie Jolet, Carine Nunes, Gatica (en remplacement de Marjolaine Karlin), Marc Pareti, Julien Michenaud, Matthieu ‘Emile’ Duval.
Techniciens: Julien Michenaud – Régie générale et régie son, Matthieu ‘Emile’ Duval – Régie lumière, Axel Minaret – Technicien plateau.
Composition musicale et chansons : Marjolaine Karlin, avec le soutien musicale de Julien Michenaud et Matthieu “Emile” Duval
Mise en scène : Christian Lucas
Création lumière : Matthieu “Emile” Duval
Création costume : Natacha Costechareire
Scénographie et identité visuelle : Factota
Conception structure : John Carroll Gaël Richard et Quentin Alart
“Les Princesses, ou ce qu’il en reste”
On l’a dit, les contes aident les enfants à s’accepter, à se rassurer et à dépasser les grandes peurs ; bref, ils nous accompagnent en profondeur pour affronter les bouches cannibales, passer les turbulences pré-pubères et nous aider à mieux devenir adultes.
Et après ? Que devient tout cela ? les premiers baisers passés et les élans sexuels plus ou moins domptés, que faire de cette magie enracinée dans les forêts de la mémoire?
Au début, c’est le déni : les rides apparaissent au coin des lèvres, et l’œil juge mièvre la peau diaphane de l’innocence dans les illustrations pour enfants ou l’esthétique kitch des Disney. Mais la vie est longue et l’existence se présente toujours comme un beau terrain d’aventures, même si l’angoisse y serpente encore sur les chemins. C’est en rouvrant les coffre-fort de l’enfance à la recherche de quelque grigri, que ressurgissent des images de ces vieux contes.
Une vie que l’on se raconte et que l’on vous raconte dans notre chapiteau d’intérieur, ouvragé comme un champignon.
Un espace feutré et restreint comme une case d’initiation où se murmure des secrets et des peurs avouées alimentés par la puissance des légendes, où les paroles sont susurrées ou chantées, où le geste de cirque raconte dans l’intimité, la douleur et la grâce comme autant de scarifications et d’affranchissements.
Qu’est ce qu’une Princesse aujourd’hui ? Beaucoup de chose ! Mais surtout une façon de parler de l’amour.
Cirque et chanson
La musique, notamment la chanson, est très présente dans cet espace singulier. Jouée en direct pendant le spectacle c’est une prise de risque, et c’est assumé comme tel.
La musique n’illustre pas le cirque, elle pose sur lui un point de vue distancié, comme une personne extérieure qui donne sa vision des choses, cette rencontre crée une explosion de significations. L’espace qui se crée entre le cirque et la musique donne relief et contraste au propos. Ce qui permet ici de dépasser le sujet, archi-cliché des Princesses pour se rapprocher de ce qui fait sens dans nos vrais vies.
La chanson, mêlant poésie du rêve et notations concrètes, est porteuse de ressentis qui puisent autant dans la découverte du merveilleux par l’enfant que dans le recul de l’adulte et les questions que l’on se pose face au temps qui passe, intransigeant et surprenant.
« Mon envie, c’est d’être un corps chantant, sur une piste de cirque, un corps traversé par les fracas et les grondements du monde, un corps bercé ou valdingué par des rythmes venus d’un autre âge, d’une autre réalité, qui à travers moi rencontreraient notre foutue “modernité”. Que ma voix soit portée par cette urgence de déjouer les faux-semblants de cette ère technologique, que ma voix porte ces mots, qui en faisant mal, font du bien, comme un volcan porte son éruption. Et puis entre deux urgences prendre le temps de n’être qu’à l’écoute de cette folie de Marie, folie furieuse de liberté et de générosité. »
Marjolaine Karlin, auteur, compositrice et interprète
Cirque et proximité
Avec Les Princesses, il y a le souhait de ne pas nier l’aspect spectaculaire tout en se rapprochant autant que possible du public. De l’intégrer à l’espace de jeu, et plus encore. De partager les forces et les faiblesses de chacun, public et artiste. L’envie ici est évidemment de questionner le risque lié à la discipline de cirque mais aussi le rapport à son corps et à celui du spectateur.
« Pour Les Princesses, je voulais un spectacle de cirque avec du cirque. Avec de la sueur, du sang et des vrais agrès. Des corps que l’on voit de près. Défendre une autre vision de l’exploit, de la prouesse, du risque. Alors vous y verrez de l’aérien sous toutes ses formes, des portés sans porteurs, du fakirisme à la française, des équilibres sous votre nez et des danses de lapin.»